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Fate/Samurai Remnant

Petit samouraï est devenu grand

Dans l’embouteillage de jeux de cette fin d’année, Fate/Samurai Remnant fait office de petit poucet. L’action-RPG aux accents de musô doit tenter de se faire une place dans un genre déjà usé jusqu’à l’os. On s’attendait donc à un énième jeu du genre signé Omega Force, vite fait, vite oublié. Mais ça, c’était avant d’avoir sorti le katana du fourreau.


La première grande réussite de Fate/Samurai Remnant est sans conteste son univers. On y incarne Iori Miyamoto, un apprenti samouraï que Musashi Miyamoto en personne -excusez du peu- a pris sous son aile. Tout se passait plutôt bien, jusqu’au jour où une bande de malfrats décide de s’attaquer à notre village. Ni une ni deux, notre ami prend son courage à deux mains pour affronter la menace. Vaincu, il est sauvé in extremis par Saber, une jeune combattante mystérieuse et douée dans le maniement des lames. Celle-ci va devenir son compagnon de route dans sa quête aux allures de Battle Royale : il s’agit de venir à bout de ses six concurrents pour se voir exaucer notre vœu.

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Si le postulat de base est assez conventionnel, la narration s’avère riche et les personnages hauts en couleur. Pas de panique, même les néophytes pourront profiter de l’histoire de Fate/Samurai Remnant sans être perdus. Le jeu se permet même quelques fulgurances de mise en scène, ce qui n’est pas pour gâcher le plaisir pris à parcourir cet univers durant la vingtaine d’heures nécessaire à voir le bout du chemin. Bien entendu, le titre assume pleinement son héritage issu du visual novel, et il ne faut pas être allergique aux longues phases de dialogues. Les développeurs ont tout de même pensé à intégrer une option pour accélérer la vitesse des dialogues pour les plus pressés. Ce qui perdra sans doute une poignée de joueurs, c’est l’absence de traduction française. Dans un jeu aussi bavard, même ceux qui maîtrisent la langue de Shakespeare peuvent avoir tendance à décrocher, et c’est bien dommage compte tenu des qualités du titre.

Outre sa narration, Fate/Samurai Remnant propose un gameplay de qualité, entre l’action-RPG et le musô. Iori et Saber disposent chacun d’un arbre de compétences propre, et leurs lames peuvent être améliorées, ce qui modifie les caractéristiques des personnages. L’exploration n’est pas en reste, avec des missions annexes liées à l’histoire des personnages, le tout entrecoupé de rencontres aléatoires et de PNJs avec qui taper la discussion. Tout cela rend le monde de Fate/Samurai Remnant vivant et agréable à parcourir. Bien entendu, il faut composer avec un aspect “old school”, les zones étant relativement cloisonnées et la quête principale très linéaire. Les quêtes secondaires, hormis celles consacrées aux personnages, ne sont pas toujours des plus intéressantes non plus. Mais bon, on peut caresser des chats...

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Les combats se déroulent en arène, où l’on avoine des ennemis par paquet de dix, comme dans tout bon musô qui se respecte. Une touche d’attaque rapide, une autre pour les attaques puissantes (mais plus lentes) et le tour est joué, ou presque. Car en plus de ces attaques de base, notre protagoniste dispose d’une attaque spéciale dévastatrice, que l’on peut déclencher une fois sa jauge de valeur pleine. Bien entendu, l’esquive et la parade parfaite sont également de la partie. Venir à bout des ennemis nous octroie des gemmes, qui servent à lancer différents types de sorts. À mesure que l’on progresse dans l’histoire, on débloque des postures de combat, qui offrent chacune des attaques et des façons de combattre différentes. Enfin, dans Fate/Samurai Remnant, on ne combat jamais seul, ou presque. Régulièrement, des servants, contrôlés par l’IA, combattent à nos côtés. Saber en fait bien sûr partie, mais ce n’est pas la seule. Chacun dispose de ses attaques et de ses compétences propres. Pour lancer leurs capacités spéciales, il faut remplir la jauge d’affinité, et on peut même les contrôler pendant quelques secondes, une fois la jauge de substitution pleine. Tous ces systèmes, qui n’ont certes pas inventé la poudre, s’imbriquent et se marient suffisamment bien pour nous offrir des combats dynamiques et variés, et une profondeur de gameplay assez étonnante ; évitant la sensation de répétitivité souvent liée au genre.

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Finissons sur l’aspect technique. Le jeu n'est clairement pas une vitrine, mais sa direction artistique permet de passer outre des textures sommaires. Sur PC, mais également sur Steam Deck, le jeu se révèle fluide en toutes circonstances (60 images par seconde constant). Il n’en est malheureusement pas de même pour la version Switch, qui fait peine à voir. Lors des affrontements avec beaucoup d’ennemis à l’écran, le framerate baisse dangereusement, au point d’être régulièrement proche du “mode diaporama”. Reste à espérer l’arrivée d’un patch salvateur pour rendre le jeu plus fluide, car en l’état, on est à la limite du jouable.

Verdict: 8/10

Fate/Samurai Remnant est un titre qui n’invente rien, mais qui arrive parfaitement bien à mixer des éléments pris ailleurs, tout en y ajoutant sa petite touche personnelle, pour un résultat très satisfaisant manette en main. Le gameplay est au service de la narration, et on prend un plaisir non dissimulé à parcourir cet univers alternatif du Japon féodal. Seuls les dialogues parfois longuets et la quête principale assez linéaire pourront en rebuter certains. Une broutille, comparée aux sérieux atouts dont dispose le titre d’Omega Force. Une réussite qui aurait pu être totale avec la présence d'une traduction française, malheureusement toujours absente.

Fate/Samurai Remnant

Critique rédigée par Ataru
Publié le 16/11/2023 à 19:04

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