Le pixel a le vent en poupe. La nostalgie allant bon train, c’est tout naturellement que Square Enix nous propose une anthologie d’une des plus grandes saga de JRPG de tous les temps: Final Fantasy. Quelques mois après sa sortie sur Steam, Final Fantasy Pixel Remaster débarque sur Playstation et Switch, pour un gros shoot de nostalgie avant l’arrivée du mastodonte Final Fantasy XVI cet été.
Commençons par le commencement. Final Fantasy Pixel Remaster embarque avec lui les six premiers opus de la saga emblématique, sortis sur NES et Super NES. Ces épisodes fondamentaux n'étaient disponibles que sur leur support d'origine, ou à travers différentes ressorties sur des plateformes variés (mobile, Gameboy Advance, PSOne, Nintendo DS...) et dans des qualités pas toujours à la hauteur (portages de mauvaise qualité, version 3D de goût douteux...). La plus qualitative auprès des fans, la version PSP, n'était disponible que sur cet unique support. Erreur réparée désormais avec cette collection.
Final Fantasy premier du nom est logiquement l’épisode fondateur et celui qui accuse le plus son âge. Sorti en 1987, il a redéfini les codes du RPG. À l’inverse des nouveaux opus, les quatre personnages que l’on incarne sont entièrement personnalisables. On peut donc librement choisir leur nom, mais également leur classe.
Final Fantasy II apporte lui une petite évolution, avec des personnages dont les caractéristiques augmentent à mesure que l’on utilise les compétences. Mais la plus grande différence avec son prédécesseur se trouve dans la narration. Cette suite est bien plus verbeuse, mais aussi ambitieuse dans son scénario et dans les enjeux. On y ressent fortement l’inspiration d'œuvres majeures de l’époque comme Star Wars.
Il faut attendre Final Fantasy III pour voir apparaître pour la première fois le système de jobs. Comprenez par là que les classes ne sont plus bloquées, et qu’il est désormais possible d’en changer à la volée pour chaque personnage. Une petite révolution dans l’histoire de la saga, car cela nous oblige à sans cesse optimiser nos compositions, mais aussi l’équipement adéquat. La narration quant à elle fait un bond en arrière. On peine à percevoir les enjeux pendant un long moment, et la principale menace ne se fait ressentir qu’à la toute fin du jeu. Une fin excellente par ailleurs, avec des donjons d’une très grande qualité.
Final Fantasy IV marque le passage aux consoles 16 bits. Cela se ressent dans l’aspect graphique, bien plus travaillé, mais également au niveau de l’OST et de l’envergure du monde. Ce n’est pas pour rien qu’il reste encore aujourd’hui l’épisode préféré de bon nombre de joueurs. Le scénario reste relativement classique, mais les personnages sont tous très travaillés et charismatiques. Le cinquième opus s’inscrit quant à lui dans la lignée de son prédécesseur.
Dernier-né dans la compilation, Final Fantasy VI est sans doute le plus gros morceau. Sorti à l’origine sur Super Nintendo, le jeu a bénéficié d’un grand nombre de portages depuis (on pense notamment à la version GBA en français, devenue hors de prix), mais cette version est clairement la version ultime. La fameuse scène de l’opéra bénéficie cette fois d’un véritable doublage, et elle s’en trouve sublimée. Final Fantasy VI introduit également une dose de technologie avec la fameuse Magitek et le scénario ne tourne plus autour des cristaux, mais des invocations.
Si l’aspect graphique a été retravaillé pour chaque épisode, Square Enix n’a pas touché aux fondements du système de combat, qui reste du tour par tour pour l’ensemble des opus de la collection. De quoi ravir les anciens, et les allergiques aux combats en temps réel (les deux vont souvent de pair). Heureusement, Square a pensé à introduire les options de conforts de rigueur comme la vitesse rapide pour les combats.
Final Fantasy Pixel Remaster, c’est également une refonte graphique légère, par petites touches, mais efficace.
Les animations en combat sont plus fluides et agréables, ainsi que les arrière-plans, retouchés. La 3D utilisée sur la carte du monde se fond bien dans le style visuel, faisant penser au fameux “mode 7” de la Super Nintendo. Tous les opus de la collection tournent sur le même moteur graphique, ce qui apporte une vraie sensation d’harmonie.
Enfin, comment conclure ce test sans parler de la musique ? La saga des Final Fantasy a été saluée de tout temps pour ces compositions magistrales. Tous les épisodes bénéficient ici de musiques orchestrales, sous la direction de Nobuo Uematsu lui-même: un régal pour les oreilles. Vraiment, cette réorchestration intégrale justifie presque à elle seule l’achat.
Final Fantasy Pixel Remaster est un retour dans le passé. Un temps où le J-RPG écrivait ses lettres de noblesse. Un temps où le tour par tour n’était pas encore ringard. Un temps que les moins de vingt ans vont pouvoir enfin connaître dans les meilleures conditions. Mais également un bon shoot de nostalgie pour les plus anciens. Reste le prix, qui pourra en rebuter certains (comptez 75 euros pour les six épisodes et 12 euros par épisode, achetés séparément.).
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