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Kerbal Space Program 2 Early Access

Ground Control to Major Tom...

8 ans déjà, que le temps passe ! Huit ans depuis la sortie de Kerbal Space Program, ce petit jeu développé par les mexicains de Squad qui permettait de lancer sa propre fusée dans l’espace, jusque sur la Lune et au-delà. Diablement simple dans sa phase d’assemblage, effroyablement complexe dans les manœuvres à respecter, n’étant ni plus ni moins que celles utilisées par l’industrie du spatial de notre monde, avec des problématiques similaires (mais heureusement simplifié dans Kerbal... un peu). Désormais, Take-Two ayant racheté la licence, un second épisode a été annoncé en 2019 et développé par Star Theory Game. Et avec un passage de main, c’est désormais Intercept Games qui a le flambeau de cette suite. Annoncé initialement pour 2020, c’est avec 3 ans de retard que le jeu nous parvient, en early access, dans un état qui laisse mitigé bien des joueurs.

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Now is time to leave the capsule if you dare

Kerbal, c'est quoi en fait ? Il s'agit ni plus ni moins que d'un jeu de gestion-construction qui nous met dans la peau d'une compagnie spatiale, et nous permet de créer, et lancer, les fusées de nos rêves. Il y a trois grandes phases dans Kerbal: la construction et l'assemblage du lanceur, son lancement et l'exploration spatiale. Dans la première phase, on va choisir les différents composants de notre fusée: ses moteurs, ses quantités de carburants, ses stabilisateurs, mais aussi les séparateurs pour faire s'échapper les boosters vidés durant le vol par exemple, et agencer les phases d'allumages et de séparation. On veut éviter d'ouvrir le parachute en même temps qu'on lance les moteurs à pleine puissance ! Une fois notre beau lanceur prêt, on attaque la partie "lancement". Et c'est là qu'on s’aperçoit délicieusement qu'on a mal agencé les étages, que les boosters s'arrachent sous la vitesse de lancement, que notre fusée n'est pas stable... Il s'agit, avec la phase de conception, de la majorité du temps de jeu, et probablement de l'amusement aussi. Car le plaisir dans Kerbal, c'est de faire une fusée des plus stupides, et de voir si ça marche, et parfois même d'essayer de la faire marcher. Voulez construire la plus haute fusée possible ? Kerbal vous laisse faire. La plus large ? C'est possible aussi. Vous voulez 7 étages ? Le jeu vous approuve. 1 seul, très très lourd, pour vous envolez ? Faites, et admirez le départ, digne du premier vol d'Ariane 5 (en moins dangereux, fort heureusement). Et si, par miracle, votre fusée atteint la basse orbite, alors vous obtenez les joies de la navigation spatiale. En cliquant sur votre orbite affiché, vous pourrez programmer votre projectoire futur, et le jeu vous dira comment et quand activer les moteurs pour la suivre. C'est grâce à ce petit outil, et la NavBall représentant la position de votre véhicule, que vous serez capable de vous envolez vers la lune, Mars, Venus... Ou bien sortir du système solaire pour explorer des contrées littéralement inconnues. Si les missions Appollo, les gros moteurs et les plans d'exploration martiennes vous mettent les étoiles dans les yeux, Kerbal est le jeu qui permet d'exaucer ces rêves. Et pour les néophytes, la seconde itération a de beaux arguments à faire valoir.

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This is Major Tom to Ground Control : I’m stepping through the door

La nouveauté la plus important de ce KSP 2: des tutoriels. Comme rappelé en introduction, KSP est un jeu complexe, appliquant la fuséologie sans grande simplification générale. Les néophytes peuvent donc vite se sentir perdu, et ne pas comprendre pourquoi leur lanceur ne décolle pas alors qu’ils ont prévu tout le carburant du monde pour le faire. Désormais, le jeu vous propose pas à pas une introduction à cette discipline, allant de l’explication des termes techniques (ISP, DV, Apogée, Périgée…) à une prise en main des outils de construction et de manœuvre. Sans dire que vous serez capable de lancer directement une fusée sur la Lune (ou plutôt, la Mune), vous serez désormais sur la bonne voie pour le faire, et sans avoir besoin de regarder 30 minutes de tutoriel YouTube, ce qui est déjà un grand pas en avant par rapport au premier.

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And the stars looks very different today

L’autre chose qui frappe avec KSP 2, ce sont les graphismes, revus à la hausse. Fini les étendues de textures plates, de bâtiments tout tristes… Désormais le jeu a du relief, un environnement, un splendide ciel étoilé. Quand on lance la fusée, l’éjection des gaz a été retravaillée, et désormais elle évolue en fonction de la pression atmosphérique. Le bâtiment d’assemblage dispose d’une foultitude de détails dans le fond, rendant l’ensemble bien moins austère. Pareil pour la modélisation des pièces, plus détaillés que dans le premier. Sans être un foudre de guerre technique, ce ravalement de façade rend le jeu nettement plus agréable à l’œil. L’audio a aussi été retravaillé, avec une bande-son dynamique qui s’accorde aux phases de lancement, d’orbite, ou d’alunissage. Il faut l’avouer, se diriger sur Mune, étape par étape, et entendre le doux orchestre prendre de l’importance, avec les tambours sonnant pour l’étape final, cela fait son effet. En plus de cela, l’interface a été complètement revu, pour la rendre plus lisible et efficace. C’est une réussite, et que ce soit la NavBall, les paramètres du SAS ou les manœuvres à effectuer, tout est accessible d’un clic de souris. Tout cela rend KSP 2 plus accueillant que son aîné, sans pour autant devoir sacrifier de la précision ou de la profondeur. Tout est rendu plus immersif et plaisant pour le joueur, et il faut saluer cela. Pointons néanmoins le calcul des DV, cette ressource qui permet de connaître sa portée max: s’il s’agit d’une bonne idée sur le papier, en l’état les résultats ne sont pas assez précis, ayant tendance à changer en phase de conception selon le gré de l’algorithme sans qu’on touche quoi que ce soit à la fusée. Espérons que ceci soit corrigé dans le jeu final.

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Ground Control to Major Tom your circuit’s dead, there's something wrong

Mais hormis des nouveaux visuels et des tutos, qu’est-ce qu’on a dans ce KSP 2 ? Eh bien, c’est là où les choses se gâtent. Parce que si le jeu dispose de plus de pièces que le précédent, eh bien on y fait quand même sensiblement, voir exactement la même chose. Sauf que… Actuellement, il n’y a qu’un mode Bac à Sable de disponible. Pas de mode Campagne avec des missions pour se challenger, ou avoir une carotte de progression. Et même sur l’aspect Bac à Sable, il n’y a pas grand-chose de plus que sur le premier KSP. Sauf pour les bugs. Car si avec de petites fusées le jeu tient à peu près ses performances, lorsque vous passez sur du lanceur lourd où des étagements trop riches, le moteur ne supporte plus et on obtient une diapositive de lancement de fusée, si ça ne crashe pas. Quelle que soit votre carte graphique ou votre processeur, le jeu finira à genoux si vous vous montrez un poil trop gourmand. Et même avec des lanceurs de taille plus modeste, vous n’êtes pas à l’abri de voir les choses vriller de manière parfois littérale sans aucun contrôle. Le studio promet de s’occuper des performances, et annonce une roadmap plutôt alléchante en nouveau contenu. Mais aujourd’hui, le constat à faire, c’est que KSP 2 est un sous-KSP, en plus agréable mais aussi plus bugué. Et ça après 4 ans d’attente, même l’excuse de l’early access passe mal auprès des joueurs.

Here I am floating 'round my tin can...

Kerbal Space Program 2 sera-t-il un bon jeu ? Oui, certainement. Le simple fait de reprendre le premier et de l’améliorer permet d’assurer cela. Si l’équipe de développement réussit à corriger les problèmes de performances et ajoute le contenu promis, le tout avec un tutoriel aussi bien pensé qu’actuellement, on tiendra alors un superbe successeur. Mais actuellement, acheter Kerbal Space Program 2 signifie mettre 50€ dans une version régressée de Kerbal Space Program premier du nom. Sauf si vous souhaitez échanger avec les développeurs sur l’état du jeu, il est recommandé d’attendre au moins les premières vagues de contenu, « Science Gathering » et surtout « Colonies ».

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Testé pendant une dizaine d'heures avec une GTX 1070, une bonne centaine de vols échoué, et une victoire personnelle par alunissage.

Early Access Kerbal Space Program 2

Aperçu rédigé par Koanns
Publié le 14/03/2023 à 20:35

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