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Blood Bowl 3

Toujours en pré-saison

Blood Bowl 3, à ne pas confondre avec le Superbowl, arrive avec fracas sur le pré vert. Huit ans après le deuxième opus, le titre de Cyanide souhaite apporter un vent de fraîcheur sur la série, et conquérir de nouveaux joueurs. Un pari difficile qui risque de demander du temps.

Pour les deux du fond qui n’ont pas suivi, rappelons que Blood Bowl est à la base un jeu de plateau physique, où des personnages de l’univers Warhammer se foutent sur la tronche dans ce qui ressemble à du football américain, en (encore) plus violent. Orcs, elfes, skavens et humains se retrouvent donc pour des matchs endiablés, où les placages un peu trop virils sont fréquents, laissant pour mort deux trois joueurs par-ci par-là. Pas de révolution de ce côté, Blood Bowl s’inscrivant dans la droite lignée de son prédécesseur, avec une ambiance qui fonctionne toujours aussi bien. On regrette toutefois la disparition des commentaires en français, qui ne manquaient pas de sel dans Blood Bowl 2.

Viril, mais pas toujours correct

Si Blood Bowl fait la part belle aux bourre-pifs, il n’en reste pas moins un jeu où la stratégie occupe une place importante. Plus jeu de stratégie que jeu de sport, ce troisième opus propose toujours une grande profondeur de jeu. On trouve donc 12 équipes aux caractéristiques bien particulières: les skavens, par exemple, de par leur agilité, permettent de déborder l’adversaire à base de passes léchées, mais se font rapidement décimer de par leur faible endurance. Les nains ou les orcs, quant à eux, à l’endurance et à la force élevées, privilégient la manière forte. On conseille d’ailleurs aux débutants de commencer avec les orcs, ces derniers étant la race la plus abordable pour se mettre dans le bain.

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À l’instar du football américain, chaque poste est important dans Blood Bowl, et il faut veiller à positionner chaque joueur au bon endroit du terrain en fonction de ses statistiques. À noter que ces douze équipes de base seront complétées par de nouvelles, qui viendront s’ajouter tous les trois mois, à débloquer dans le "Bloodpass": ce season pass propose aux joueurs de débloquer des items en gravissant les 50 paliers qui le constituent. Un mode ranked, avec un système de saisons est également attendu pour le mois de mai. De quoi favoriser l’aspect compétitif du titre.

Impose ton style

Blood Bowl 3 s’inspire de la mode de certains jeux de sport pour pousser à fond le côté personnalisation. On peut donc entièrement customiser son équipe, ou presque: ballons, stade, coach, et même pom-pom girls, tout y passe. Un petit plus très agréable, notamment pour rouler des mécaniques en multi. Là où le bât blesse, c’est que toutes les personnalisations sont payantes. Pas de problème, me direz-vous, à partir du moment où l’on peut acquérir de la Malepierre (la monnaie virtuelle du jeu) en jouant. Sauf qu’en pratique, le portefeuille bien réel est bien souvent nécessaire.

Par ailleurs, les cosmétiques débloquées sont à usage unique. Pour équiper plusieurs joueurs avec le même item, il faut donc le débloquer plusieurs fois. En l’état actuel des choses, il faut compter une vingtaine d’euros pour acquérir tous les customs d’une équipe. Multiplié par douze, cela revient à 240 euros de Malepierre. Autant dire qu’il vaut mieux se concentrer sur la personnalisation d’une ou deux équipes si on veut éviter de trop casquer. Ou se concentrer sur le jeu et éviter de jouer les fashion victims: fort heureusement, l’ensemble de ces personnalisations sont uniquement cosmétiques et n’ont aucun impact sur le gameplay. Mais après tout, personnaliser ses figurines et ses équipes fait partie intégrante du jeu de plateau, et les plus férus (ou riches) pourront en profiter pleinement dans Blood Bowl 3.

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Au rayon des nouveautés, on trouve une interface totalement revue, notamment dans les menus. Si on regrette quelque peu leur manque de personnalité (ce design et ces couleurs rappellent plus Fifa qu’un jeu se déroulant dans un univers heroic fantasy), on apprécie fortement leur ergonomie bien meilleure que dans Blood Bowl 2. Le menu de création d’équipe, notamment, est très intuitif et agréable à utiliser. L’Unreal Engine offre des graphismes plus fins, mais les animations, si elles ont été améliorées, manquent encore un peu de punch: on aurait aimé ressentir plus viscéralement les gros placages appuyés, ou encore profiter de célébrations lorsqu’on marque un touchdown. Un des soucis de Blood Bowl 2 était la lenteur des matchs: ici, les rencontres sont beaucoup plus fluides. Adieu les temps morts à chaque blessure, mort ou étourdissement, les effets s’affichent désormais en même temps que les animations.

Du côté des modes de jeux, Blood Bowl 3 se dote d’une campagne courte mais particulièrement réussie et utile, car elle permet de se familiariser avec absolument tous les aspects du jeu (et ils sont nombreux.). Bref, un passage obligatoire pour tous les débutants ! Quelques cinématiques sympathiques entre les matchs permettent de s’immerger dans l’esprit humoristique et caricatural de la licence.

Verdict

Difficile de juger ce troisième épisode de Blood Bowl. Le jeu se place dans la continuité de son prédécesseur, avec des matchs toujours aussi intéressants, qui bénéficient d’ailleurs des nouvelles règles du jeu de plateau introduites en 2020. Personnaliser son équipe a quelque chose de vraiment satisfaisant, mais on regrette le manque de réelles nouveautés, notamment du côté de la mise en scène des matchs. On a également la sensation d’être face à un jeu qui manque un peu de contenu, et aurait gagné à bénéficier de quelques mois de développement supplémentaires. Soulignons tout de même que le prix est cohérent avec ce qu’on nous propose (30 euros sur PC et 40 euros sur Xbox Series / PS5 pour la version de base). Comme le bon vin, Blood Bowl 3 devrait se bonifier avec le temps, au fil des mises à jour et surtout l’arrivée du mode ranked.

Blood Bowl 3

Critique rédigée par Ataru
Publié le 24/02/2023 à 10:41
Edité le 24/02/2023 à 11:14

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