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Forspoken

Rendez-vous en terre inconnue

Auteur d’une année 2022 riche en sorties, et en attente de ses deux prochains mastodontes Final Fantasy XVI et Final Fantasy VII Rebirth, Square Enix tente d’occuper le terrain très chargé de ce début d'année 2023 avec Forspoken. Une nouvelle licence prometteuse, mais malheureusement, derrière les promesses et les jolies bande-annonces, il ne reste pas grand-chose.

Le jeu nous fait incarner Fey, une jeune Américaine marginale au passé de délinquante, qui ne cherche qu’une chose: fuir. Ce qu’elle n’avait pas prévu en revanche, c’est d'atterrir dans un univers d'heroic fantasy. C’est ainsi que notre héroïne débarque comme un chien dans un jeu de quilles dans le royaume d’Athia, au bord du chaos à cause d’une sorte de brume magique. Disons-le clairement d'emblée: ce n’est pas par son scénario ou sa narration que Forspoken brille. Souvent bavard, mais jamais très pertinent, le jeu est une sorte de gloubi-boulga de différentes œuvres d’héroic fantasy existantes, à base d’héroïne venue sauver un monde en péril. Le tout sonne extrêmement générique, et la mise en scène très pauvre ainsi que le ton faussement léger adopté régulièrement par Fey n’aident pas à se sentir concerné par le destin du monde d’Atiah.

Une réalisation datée

Du côté de la direction artistique, on retrouve les mêmes soucis: le jeu alterne entre le fade et l’incohérent. Le bestiaire et le look des soldats partent dans tous les sens, à tel point qu’on a cette impression que le jeu a pris quelques morceaux par-ci, quelques autres par-là pour arriver à faire tenir l’ensemble tant bien que mal. Des reproches que l’on pouvait déjà faire à Final Fantasy XV, dernier gros jeu du studio Luminous.

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Ce n’est malheureusement pas l’aspect technique qui sublime le jeu. Exclusivité PS5 et PC oblige, on pouvait penser que le titre allait au moins briller par sa réalisation. Il n’en est rien: textures d’un autre âge, modélisation des visages sommaires, l’ensemble sonne davantage comme un jeu de fin de vie de la Playstation 3. Le downgrade subi par rapport aux premières images est vraiment très violent.

Un monde ouvert mais sans vie

Forspoken nous propose un monde ouvert dans sa forme la plus traditionnelle: une grande ville, Cipal, sert de HUB, et le reste de la carte est explorable librement. Problème: dès que l'on sort de la ville, les environnements sont vides, très vides. Les points d’intérêts disséminés un peu partout n’ont d’intérêt que le nom, permettant d’engranger de l’XP et du mana pour notre héroïne. On aurait aimé découvrir pourquoi ce monde a été ainsi ravagé, en explorant les différents recoins. Malheureusement, la narration est poussive et passe essentiellement par des documents qu’on peut récupérer et qui nous donnent quelques bribes d’informations. Pour l’immersion, on repassera. C’est d’autant plus dommage qu’un monde “post apo” tel celui de Forspoken se prêtait particulièrement bien à une narration plus environnementale. Si les déplacements de Fey sont très plaisants, le monde horriblement vide ne pousse jamais à pleinement utiliser sa palette de mouvements.

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Des combats qui sauvent la mise

Que reste-t-il alors de ce jeu qui se veut triple A sans vraiment l’être ? Eh bien, un gameplay qui peut s’avérer plaisant, pour peu qu’on prenne le temps de s’y pencher sérieusement. Fey dispose de différents pouvoirs magiques, ainsi que d’une impressionnante capacité à virevolter. Les magies élémentaires s’associent à différents pouvoirs qu’on débloque au cours du jeu pour donner lieu à des affrontements franchement jouissifs. Les deux gâchettes de droite permettent de lancer des attaques, tandis que celles de gauche nous offrent des sorts de buff et de debuff. Les premiers affrontements ne sont pas palpitants, la faute au peu de magies élémentaires dont on dispose. Mais dès lors qu’on a débloqué les quatre magies, et surtout que l’on dispose d’une palette de sorts bien étoffée, les combats deviennent très plaisants. Leur préparation également d’ailleurs, car on peut trouver des synergies dévastatrices. En résulte une impression de puissance impressionnante, renforcée par des effets de particules très réussis. Le problème, c’est qu’il faut réussir à passer outre les premières heures de jeu franchement ennuyantes pour enfin ressentir un bon feeling.

Verdict

Sur le papier, Forspoken avait des atouts en main pour s’imposer comme une nouvelle licence rafraîchissante. Malheureusement, une fois la manette en main, on se rend vite compte que les promesses des trailers ne sont pas tenues dans leur grande majorité. L’aspect RPG du titre semble avoir été intégré au chausse-pied, le monde d'Athia pourtant si énigmatique et intéressant n’est pas exploité comme il se doit, et la formule de monde ouvert sent le renfermé. Forspoken présente heureusement quelques qualités comme ses combats pêchus, ou encore son univers intéressant, mais il faut endurer trop de ratés pour pouvoir un tant soit peu en profiter. La nouvelle série de Square Enix se prend donc les pieds dans le tapis d'entrée de jeu, ce qui n’augure malheureusement rien de très bon pour la suite, y compris pour le studio Luminous.

Forspoken

Critique rédigée par Ataru
Publié le 18/02/2023 à 19:20

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