Au royaume du J-RPG, difficile de trouver plus culte que Final Fantasy VII. Premier opus à sortir en Europe, celui-ci est resté dans les mémoires jusqu’à nos jours. De quoi pousser Square Enix à ressortir Cloud, Baret et ses amis plus de vingt ans après leur épopée, mais aussi l'histoire de Zack, le mentor de Cloud. C’est ainsi que débarque dans nos vertes contrées Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion, remaster de Crisis Core sorti en 2007 sur PSP. Un bon apéritif, histoire de patienter en attendant la suite de Final Fantasy VII Remake, prévue pour l’année prochaine.
Avec ses cheveux gominés façon San Goku, sa grosse épée et son armure de combat, Zack Fair ressemble à s’y méprendre à un certain Cloud Strife. SOLDAT pour la Shinra, lui aussi n’a qu’une envie: devenir une légende, en suivant les traces de son mentor Angeal. L’histoire tourne principalement autour du trio Zack, Sephiroth et Angeal, et les fans de la licence seront ravis de retrouver la plupart des personnages de Final Fantasy VII dans leur jeunesse. Les thématiques abordées se montrent souvent intéressantes et matures: tandis FF7 nous parlait d’écologie, Crisis Core aborde les thèmes de la génétique ou encore du clonage. Il faut cependant passer outre les dialogues parfois très niais et premier degré pour se laisser immerger dans la narration.
Remaster certes, Crisis Core reste fondamentalement un jeu PSP, avec toutes les concessions en matière de technique et de game design que cela sous-entend. La mise en scène se révèle donc très plate, et les animations sont d’époque.
Hormis cet aspect un peu vintage, Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion vient clairement se placer dans le haut du panier des remaster: les textures des personnages ont été retravaillées pour coller à notre époque, et les 60 images par seconde ne sont jamais prises en défaut sur la version PC. En combat, les animations et effets de sorts nous rappellent Final Fantasy VII Remake, pour notre plus grand plaisir.
PSP oblige, le jeu est clairement pensé pour de petites sessions. N’espérez pas des environnements ouverts, ou une carte du monde à la Final Fantasy VII: ici, chaque mission se déroule dans un environnement “couloir” et ne prend qu’une dizaine de minutes à s’achever. Un format pensé pour la portabilité, qui devrait toutefois ravir les possesseurs de Steam Deck.
Le cœur du jeu reste toujours les combats, particulièrement réussis: Crisis Core reste cet Action-RPG très dynamique, aux bons relents de Final Fantasy VII Remake. Notre ami Zack dispose d’une palette classique mais efficace pour venir à bout de ses ennemis: une attaque, une esquive et l’usage de matérias diverses et variées pour lancer des sorts. L’innovation de cet opus se trouve dans le système OCN: lors d’un combat, une loterie façon bandit manchot tourne dans un coin de l’écran. Selon le résultat obtenu, Zack voit ses compétences boostées, obtient une technique spéciale ou une invocation à déclencher, qui cause de lourds dégâts. Ce système, basé en partie sur la chance, il est vrai, rend toutefois chaque affrontement suffisamment différent pour ne pas s’ennuyer (d’autant que les combats sont vraiment très nombreux). Fort heureusement, la chance n’occupe qu’une mince partie dans les victoires ou les défaites: l’essentiel se joue dans la gestion de nos matérias et de notre équipement. On peut donc changer à volonté nos armes, armures et sorts. Cela offre la possibilité de s’adapter en permanence en fonction du type d’ennemis en face.
Côté progression, il faut faire avec les limitations techniques de l’époque. Les quêtes secondaires (très nombreuses) se résument donc à aller taper des monstres dans des missions instanciées, afin d’obtenir matérias, invocations ou pièces d’équipement. Les allergiques aux quêtes Fedex passeront donc leur chemin, tandis que les complétionnistes seront aux anges. Comptez d’ailleurs une dizaine d’heures pour voir le bout du jeu en ligne droite, et près du double en complétant toutes les quêtes annexes.
Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion surfe sur l’engouement autour de l’univers Final Fantasy VII, et il le fait plutôt bien. S’il ne faut pas en espérer plus qu’un remaster solide, et bien travaillé techniquement, le jeu reste toujours aussi agréable à parcourir. Indispensable pour tous les fans de l’univers, ce remaster peut aussi être apprécié des autres, pour peu qu’on reste conscient de jouer à un jeu PSP, et donc au game design d’époque.
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