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Overwatch 2

Mise à jour ou vraie suite ?

Véritable phénomène à sa sortie en 2015, Overwatch a su se tailler la part du lion durant plusieurs années dans le domaine des FPS multijoueurs. Sept ans, une Overwatch league et quelques millions de joueurs après, le lion commençant doucement à s’essouffler, Activision-Blizzard a cru bon de donner un coup de fouet à sa licence en sortant sa suite, sobrement baptisée Overwatch 2.

Autant mettre fin au suspens d'entrée: Overwatch 2 ressemble plus à une grosse mise à jour qu’à un jeu complet. De nombreux modes de jeux prévus, à commencer par le fameux mode PvE, ne sont pas présents pour ce lancement. Celui-ci est toujours prévu pour 2023, sans plus de précisions. Free to play et jeu-service oblige, le reste du contenu sera distillé au compte-gouttes dans les mois et années à venir. Qui dit jeu-service dit skins de personnages en veux-tu en voilà. Activision-Blizzard a donc mis le paquet de ce côté, et si les personnages disposent globalement toujours des mêmes palettes de mouvements, les nouveaux designs se révèlent parfois fort sympathiques.


Au-delà de ces considérations purement cosmétiques, trois nouveaux personnages font leur apparition dans le roster. Pour les accrocs au DPS, on trouve Sojourn, au gameplay relativement similaire à celui d’un Soldat 76. En tirant, elle accumule de l’énergie lui permettant de disposer d’un canon à propulsion. Son orbe de ralentissement se révèle bien pratique pour contrôler une zone ou un point à capturer. Junker Queen, quant à elle, vient rejoindre la troupe des tanks. Sa chope permet d’attraper et d’attirer un adversaire, tandis que son fusil à pompe peut faire de gros dégâts. Enfin, les soigneurs ne sont pas en reste avec Kiriko. Disposant de kunai de lancer ainsi que d’une capacité de soin, elle se révèle assez polyvalente. Elle peut en outre se téléporter directement sur ses alliés. Plutôt pratique lorsqu’il s’agit de rejoindre le champ de bataille rapido. Globalement, on ne peut pas dire que ces personnages brillent par leur originalité. Leur gameplay ressemblent trop à des archétypes déjà connus dans Overwatch premier du nom pour nous donner une réelle impression de nouveauté.

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Amorce tactique

Le principal changement de gameplay réside dans le passage du 6v6 au 5v5. Si l'œil du profane n’y verra pas grande différence, les habitués comprennent vite à quel point cela change profondément la formation des équipes. Premier effet notable : la fin des équipes orientées tanks. Fini l’époque où on pouvait rester derrière les boucliers des deux tanks en attendant de balancer des ultis. Le rythme de jeu s’en trouve accéléré, rendant les parties encore plus dynamiques. Un nouveau mode de jeu baptisé « pression » illustre également cette volonté de dynamiser les parties: celui-ci consiste à prendre le contrôle d’un robot sur la carte et à lui faire parcourir plus de distance que l’équipe adverse. Les nouvelles cartes dédiées à ce mode sont très réussies, offrant beaucoup de verticalité et des points chauds où se décident souvent le sort d’une partie. Pour souffler entre deux parties classées, on retrouve le mode Arcade ainsi que la possibilité de créer des parties personnalisées. Les modes de jeu disponibles en partie Arcade changent régulièrement, allant du Deathmatch au Low gravity. Vraiment, ce mode s'avère très sympathique et permet de sortir de la relative monotonie des parties classées.

Pour le reste, le jeu reprend l’essentiel du premier opus, aussi bien dans le gameplay que dans l’interface, mais aussi du point de vue technique. Si certains modèles 3D ont bénéficié d’un coup de polish, le rendu graphique général reste le même. On note tout de même une interface légèrement remaniée en partie, avec la possibilité de voir un écran des scores indiquant les morts, éliminations et assistances de chaque joueur. De quoi entretenir la toxicité déjà très élevée sur le chat...

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Là où Overwatch 2 justifie pleinement son statut de « nouveau jeu », c’est dans son modèle économique, totalement revu pour l’occasion. Le passage au free-to-play amène un système de saisons, comme dans tout bon jeu-service moderne. Et pour inciter les joueurs à mettre la main au porte-monnaie, quoi de mieux que d’accompagner le tout d’un pass de combat ? Celui-ci intègre les skins, modèles de personnages et autres emotes. Toutes ces petites excentricités cosmétiques sont bien entendu déblocables à la force du poignet via un système de récompense quotidiennes ou hebdomadaire, à condition de disposer beaucoup de temps devant soi. Là où beaucoup de dents risquent de grincer, c’est en apprenant que les nouveaux personnages ne seront pas disponibles pour tous, mais conditionnés à l’achat du pass de combat. Un choix d’autant plus discutable que les compositions d’équipes et les changements de héros en cours de partie ont une importance primordiale dans la stratégie d’une partie d'Overwatch. Si ce modèle économique ne date pas d’hier, il faudra tout de même surveiller de près l’évolution du jeu de ce côté, même si jusqu’à présent, Blizzard s’est montré plutôt transparent.

Verdict

Overwatch 2 ne se démarque pas énormément de son prédécesseur. Si la formule fonctionne toujours aussi bien, on est clairement plus face à du « more of the same » qu’une véritable suite. Certains changements tels que le passage au 5v5 amènent toutefois un changement intéressant, rendant les parties encore plus nerveuses. Mais ne nous le cachons pas: cette suite numérotée répond davantage à des considérations d’ordre marketing et financières, là où une grosse mise à jour aurait tout aussi bien pu faire l’affaire.

Cet article a également été publié par le même auteur sur IGN France.

Overwatch 2

Critique rédigée par Ataru
Publié le 24/10/2022 à 13:19

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