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Wonder Boy: Asha in Monster World

Retour vers le passé

Dernier épisode de la série sur Megadrive, Monster World IV revient sur nos PC et consoles actuels dans un nouveau remake. Après les jolis succès de Wonder Boy: The Dragon's Trap et de Monster Boy and the Cursed Kingdom, leur créateur Ryûichi Nishizawa a cette fois fait appel au studio Artdink, et quelques-uns des développeurs de l'épisode original. Et si la formule fonctionnait il y a presque trente ans, le résultat est un peu plus bancal en 2021.

Si Asha in Monster World reste un jeu de plates-formes 2D à combats et énigmes, il apporte tout de même son lot de nouveautés par rapport à ses aînés. Exit l'univers médiéval et le folklore qui l'accompagne, le cadre se veut ici plus inspiré de l'orient, façon conte des Mille et une Nuits. Autre nouveauté dans cet épisode: on incarne non plus un jeune homme, mais une jeune fille, Asha. Si elle ne peut pas se transformer à sa guise, elle sera accompagnée durant toute son aventure par un familier « kawai » comme il faut du nom de Pepelogoo. Ce dernier fait donc partie intégrante du gameplay et évoluera tel un pokémon durant l'aventure, nous permettant par exemple de réaliser des sauts plus hauts, ou faire apparaître des blocs de glace afin d'accéder à des endroits inaccessibles. Le jeu nous laisse arpenter plusieurs régions autour d'une ville servant de hub central, d'où l'on peut s'équiper et accéder aux régions suivantes.

Un épisode très linéaire

MiniatureDifférent, Asha in Monster World l'est aussi par son gameplay, qui prend des sentiers parfois éloignés de ses aînés. On note une volonté claire de mettre l'accent sur l'action, Asha disposant d'une palette de mouvements plus large, on ressent plus de vivacité dans les mouvements du personnage manette en main. Petite nouveauté dans ce remake: la jauge magique qui se remplit à mesure que l'on porte des coups de sabre et qui permet de réaliser une frappe magique plus puissante, plutôt utile pour balayer les boss vite fait bien fait. On retrouve tout de même le côté énigmes et collecte d'objets divers, nous permettant de débloquer de nouveaux pourvoirs et objets. Ainsi, les petites gouttes bleues disséminées un peu partout dans les niveaux servent à remplir une deuxième jauge de cœurs de vie de couleur bleue, en plus de la première. Une autre nouveauté de cet opus réside dans les deux niveaux de profondeur présents sur chaque niveau. On est ainsi amené régulièrement à passer de l'avant à l'arrière-plan, pour passer derrière des maisons, des murs et trouver des gouttelettes cachées. Globalement, le jeu n'offre pas un challenge énorme, d'autant qu'il est possible de jouer en mode facile, où l'on récupère plus de cœurs de vie. Comparé à un Dragon's Trap, Asha in Monster World n'est pas un metroidvania, et le jeu se veut donc très linéaire, sans passages secrets à débloquer en revenant dans les anciens niveaux.

Fauché comme jamais

MiniatureQuestion de volonté et sans doute de moyens, Artink a pris le pari de conserver la même expérience de jeu que l'original. Malheureusement, Asha in Monster World coche toutes les cases du remake fauché comme le blé. On retrouve donc un game design très vieillot, qui disons-le clairement, fait un peu tache en 2021. Ennemis clonés, salles qui se répètent plusieurs fois à la suite: le soft peine à cacher un level design peu inspiré. La progression se résume donc très souvent à affronter une variation d'un même ennemi dans des salles identiques pour obtenir une clé ou débloquer une plate-forme. En grattant un petit peu le vernis graphique, on se retrouve donc vite avec l'impression que chaque région se ressemble, recyclant ad æternam la même structure.

Même constat côté réalisation. Après quelques minutes de jeu, on comprend qu'Asha in Monster World ne joue pas dans la même cour qu'un Dragon's Trap, la refonte graphique étant ici beaucoup plus discrète. Si Asha et les ennemis sont plutôt bien réalisés et leurs animations satisfaisantes, il n'en est pas de même pour les décors et les arrière-plans en 3D cel shading, à la qualité très inégale. Certains éléments font vraiment tache, donnant l'impression qu'ils ont été posés là par hasard, tant ils tranchent avec le reste (on pense à ces hideuses plate-formes oranges mono-texturées). Pour ne rien arranger, le scrolling souffre d'un manque de fluidité, donnant l'impression que le personnage se déplace plus vite que l'arrière-plan. Les musiques sont à l'avenant: point de remix d'ampleur à l'horizon, on retrouve les musiques d'origine légèrement arrangées, et leur boucle ultra répétitive.

Archaïque partout

Plus gênant encore, le jeu souffre de réels problème de game design. Un exemple, la sauvegarde, dont on ne nous prévient à aucun moment qu'elle est manuelle. Résultat, le premier boss arrive sans prévenir, et pour peu qu'on parte au tapis, c'est parfois l'équivalent de plusieurs dizaines de minutes de jeu qui partent en fumée. En outre, l'accès aux différents objets via la touche Start nous oblige à effectuer de nombreux allers/retours dans l'inventaire, ce qui a tendance à casser le rythme du jeu. Si on ne peut pas reprocher à Artdink d'avoir voulu conserver le matériau d'origine, on ne peut s'empêcher de penser qu'un petit ajout de modernité aurait été bienvenu.

Verdict

Après les très bons Dragon's Trap et Cursed Kingdom, Asha in Monster World sent le remake opportuniste. Le lifiting graphique, sans grande ambition, peine à donner un nouvel élan au titre qui sent un peu trop le formol côté game design pour être apprécié comme il se doit en 2021.

Wonder Boy: Asha in Monster World

Critique rédigée par Ataru
Publié le 06/09/2021 à 12:54

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