Cela fait maintenant un an qu'Obsidian, le studio des anciens de Fallout, a éveillé l'appétit des adeptes du RPG à l'occidental en dévoilant The Outer Worlds.
Après le crash (pour rester poli) Fallout 76, il fallait bien ça pour redorer le blason du studio, passé depuis peu dans le giron de Microsoft.
Et autant ne pas faire durer le suspens plus longtemps : oui, il s'agit bien d'un RPG première personne « à la Fallout » (comprendre Fallout 3D), dont le nouveau-né d'Obisidan s'inspire allègrement.
S'inspire, car si les ressemblances avec le grand frère New Vegas sautent aux yeux, il semblerait que The Outer Worlds ait lui connu quelques problèmes de croissance.
Comme il parait qu’il n’y a pas que le physique qui compte, évacuons de suite cette question : The Outer Worlds ne brille pas particulièrement par sa technique.
Ses zones principales sont même assez moches, même si on se surprendra parfois à admirer un ou deux intérieurs particulièrement bien sentis.
Le jeu tourne plutôt correctement même sur des configs plutôt modestes, c’est déjà ça de pris.
Autre problème de taille (ahah), le terrain de jeu.
Bien sûr, les développeurs d'Obsidian ne nous ont jamais promis un « Open World » à la Breath of The Wild (ou même au niveau du fameux grand frère New Vegas), mais le fait est qu'on se sent à l'étroit. Très à l'étroit même. Les zones de jeu sont extrêmement fragmentées (parfois moins de 20 secondes pour traverser une zone, passer une porte avant d'avoir un petit chargement de quelques secondes). Si l'open world n'est pas une condition nécessaire pour obtenir un bon RPG, le problème ici, ce sont les dimensions des zones de jeu. Prenez une quête vous demandant d'aller trouver un objet, et vous vous attendez à partir à l'aventure aux confins de la galaxie. En réalité, l'objet en question se trouvera plus fréquemment... dans la pièce d'à côté. Niveau immersion, on repassera....
Alors oui, on retrouve assez vite nos bonnes vieilles habitudes de joueur de RPG, et on se retrouve bien installé au coin du feu dans nos charentaises. Le problème, c'est qu'on a davantage l'impression d'être dans un parc d'attraction que devant un monde vivant et crédible, ce qui peut rester plaisant durant les premières heures de jeu, mais beaucoup moins au bout d'une dizaine.
Du cote des mécaniques de jeu, on est clairement a la maison
Loot à gogo, points de compétences et niveaux qui montent au fur et a mesure des quêtes (plus ou moins intéressantes) accomplies, on retrouve bien vite ses bonnes habitudes de « Falloutien ».
Il est bien entendu possible de moder ses différentes armes et armures a l'aide de pièces que vous trouverez lors de vos pérégrinations.
Vous êtes face à des saloperies de robots vulnérables aux dégâts électriques? Equipez donc votre shotgun du mod électricité pour leur envoyer une bonne décharge de 500 volts dans les entrailles.
Mais qui dit nouveau jeu des créateurs de Fallout New Vegas dit attendu au tournant pour son aspect jeu de rôle. Et de ce cote là, le soft rempli plutôt bien son contrat.
Vous souhaitez jouer un filou usant de manipulation face a vos interlocuteurs? Pas de problème.
Vous êtes plutôt du genre à résoudre les problèmes dune balle de 22 dans la tête? Possible aussi. Le jeu vous laisse toute latitude pour progresser et résoudre vos quêtes, même si les différentes solutions sont parfois un peu trop « obvious ». « J'ai pris soin de fermer cette porte mais j'ai laissé le code secret bien en évidence dans la pièce d'à côté » est un exemple de situation se répétant un peu trop souvent.
L’aspect rôle play en prend régulièrement un coup. Tenez par exemple, cette impossibilité de rengainer son arme. Avouez que tenter d’amadouer par la parole un PNJ d'une faction en lui pointant son dernier calibre rutilant sous le nez, cela a de quoi casser quelque peu l'immersion.
On en revient encore à l'aspect très étriqué des zones, qui donne souvent l'impression que les PNJ et donneurs de quêtes sont collés les uns aux autres.
Pas déplaisant, mais loin d’être assez consistant pour nous tenir sur la durée, The Outer Worlds a tout du petit divertissement sympathique pour qui serait en manque de Fallout 3D (Fallout 76 ne compte pas…).
Il lui manque cependant trop de choses pour s’imposer comme le nouvel étalon du genre, et on en ressort surtout avec une envie : revoir les petits gars de chez Obsidian sur un projet à plus gros budget.
Dernière modification le 16/11/2019 à 14:22.
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